vendredi 15 avril 2016

A vélo à travers le Népal normal

Du 5 mars au 26 mars 2016.

Le Népal n'est pas fait que de sommets de glace à 8000m, de montagnes minérales où les cols sont à 5500m ou de villages perdus à trois jours de marche de la première route.
C'est aussi et surtout un enchevêtrement de collines, de petits villages, de pistes, de temples hindous simples et beaux, de monastères superbes, de multiples petites échoppes, de détritus partout, de voitures qui klaxonnent sans cesse, et de bus qui font la course sur des routes sinueuses... C'est la belle vallée de Katmandou, ce sont les plaines paisibles du Teraï.

Après la belle randonnée vers l'Everest en novembre, Mathilde me rejoint une seconde fois en ce mois de mars. Alors pour un temps, oublions l'exceptionnel, et faisons tous les deux un petit périple de trois semaines, à vélo, à travers ce Népal tout ce qu'il y a de plus normal !

Départ de Katmandou

Nous quittons Katmandou en taxi, vélos sur le toit, pour rejoindre le monastère de Kopan, qui surplombe la ville. C'est dans l'atmosphère sereine de ce lieu que je clôturerai cette année, en juin, par quelques cours de bouddhisme.

Le jardin du monastère de Kopan

Monastère de Kopan

On peut y admirer des représentations miniatures de la vie du Bouddha Siddhartha.

Représentation de la mort du Bouddha

Vue sur les collines depuis le monastère de Kopan

Katmandou vue depuis le monastère de Kopan

Nous rejoignons ensuite Boudhanath, dans la proche périphérie de Katmandou. Dans cette ville se trouvent de nombreux monastères ainsi que le plus grand stupa du monde, mais il lui manque ses yeux en ce moment, endommagé par le tremblement de terre d'avril 2015.
Les moines se promènent en grand nombre dans les rues de la ville.

La grande place de Boudhanath, avec son stupa... en rénovation.

Le plus grand stupa du monde, endommagé.

Nous visitons quelques monastères de Boudhanath.

Monastère à Boudhanath

Monastère à Boudhanath.

Le vrai départ pour la campagne est donné depuis Boudhanath. Nous nous éloignons petit à petit de l'agglomération de Katmandou pour nous retrouver rapidement dans les belles collines typiques du Népal.

La vallée de Katmandou, près de Nagarkot.

Nous passerons trois jours dans les champs et villages de la vallée. Ce n'est pas évident à voir au premier abord, mais la région porte de lourds stigmates du séisme de 2015. Toutes les habitations en tôles sont des constructions "temporaires" construites suite à la destruction du bâtiment d'origine, en pierre et en terre. On imagine aisément la beauté des villages avant la catastrophe (même s'ils le sont d'ailleurs toujours...).
Nous avons d'intéressants échanges avec certains habitants sur le sujet. Je n'avais pas encore, depuis mon arrivée au Népal, voyagé dans une région durement touché par le tremblement de terre.

Nos vélos, à Jhule

A Jhule, nous entrons dans le Parc National de Shivapuri, une haute et grande colline recouverte de forêt aux portes de la capitale. Nous la traverserons en deux belles journées de vélo.

Paysage de Shivapuri

Au centre du parc, se trouve Mulkarka, superbe village perché. Nous sommes ici à moins de 20km du centre de Katmandou.

Le village de Mulkharka

Le village de Mulkharka

En redescendant dans la vallée, nous nous arrêtons au temple de Budhanilkantha, dédié à Vishnu, où nous découvrons le si beau mysticisme des temples hindous.

Shiva, sous sa forme Lingam.

Représentation de Vishnu, à Budhanilkantha.

L'étape suivante nous amène au sud de la vallée, à Pharping, où les monastères bouddhistes fleurissent, loin du tumulte de Katmandou et de Boudhanath. Nous trouvons néanmoins que l'atmosphère est nettement moins spirituelle et apaisée qu'à Boudhanath.

Bouddha dans la salle de prières du monastère de Pharping.

Mains de Bouddha

Hindouisme et bouddhisme sont intimement liés au Népal, notamment dans la vallée de Katmandou.

Cloches du temple de Dakshinkali

Les collines et les villages se succèdent, ressemblant, l'éloignement en moins et la route en plus (ce qui n'est pas rien...), à tous ceux que j'avais traversés à pieds l'hiver dernier.

Paysage typique du Népal.

Petit temple pour Shiva, dans le creux d'un arbre.

Népal, typique.

Nous passerons ensuite deux belles journées autour du lac artificiel de Markhu.

Lac de Markhu

Markhu.

Norvège ?

Les beaux ponts népalais.

Sur le plancher des vaches

Depuis les hauteurs de Markhu.

Nous profitons du lac pour une petite promenade en barque.

Lac de Markhu

Puis nous reprenons notre chemin, guidés, protégés, par toutes les divinités qu'on ne cesse de rencontrer en chemin...

Ganesh, sur la route.

En une longue journée de vélo, nous franchissons un dernier col avant une descente de 2000m en direction de la chaude plaine du Teraï.

Mathilde en pleine ascension

Mathilde en termine avec le col

A 14km de la plaine.

Sur la route, nous rencontrons TR, qui nous propose l'hospitalité le soir près d'Hetauda. Ce monsieur est un ingénieur civil retraité, qui utilise sa grande énergie et son temps pour tenir une maison de retraite consacrée aux vieux népalais de la région qui n'ont plus de famille. Une vingtaine de personnes sont hébergés ici.
A côté de la maison de retraite, la construction d'un dispensaire est quasiment terminée.


TR, en blanc, entouré d"une partie de son équipe et de Mathilde

La maison de retraite.

Nous nous dirigeons ensuite vers le Parc National de Chitwan, qui abrite les plus gros mammifères du Népal. Le parc est similaire, en terme de population, à celui du Kaziranga, que j'ai visité en Inde un mois plus tôt.
Entre ballades à barque, à dos d'éléphants, ou en jeep, nous verrons presque tout ce petit monde : rhinocéros, crocodiles, gavials, ours, cerfs, phacochères...

Habitat du Teraï

Gros croco.

Rhinocéros unicorne

Rhinocéros unicorne, plus près

Gavials, en zone de reproduction

Et comme cet hiver à Bardya, le fantastique coucher de soleil de la plaine nous accompagne chaque soir.

Coucher de soleil sur Chitwan

Bébé rhino et maman rhino

Autour du parc de Chitwan, on retrouve, comme à Bardya, les superbes rizières et habitats tharus. Nous sommes mi-mars, la saison du riz commence...

Rizières

Rizières

Hommes et femmes au travail.

Hommes et femmes au travail.

Nous avons passé ces quelques jours à Chitwan dans l'hôtel d'Arjun, le frère de Mon, chez qui j'avais déjà passé de si bons jours à Bardya, au mois de janvier. Une famille sensationnelle, avec qui il est bon de passer du temps.

Mathilde, Arjun et moi-même.

Non sans mal, nous nous dirigeons ensuite à Lumbini, le lieu où est né Bouddha Siddhartha il y a envron 2500 ans.

Maternité.

Autour de ce haut lieu de pèlerinage, se trouvent et se construisent de nombreux monastères. Certains sont un peu en carton-pâte... Un monastopole...

Un des monastères de Lumbini.

La roue de la vie, à l'entrée de tous les monastères

C'est la fête de Holi, la fête du printemps et de la fertilité. L'ensemble du monde hindou se colore et se lance des couleurs. Nous sommes bien sûr une cible privilégiée...

De toutes les couleurs.

Maquillée.

Avec le gérant de l'hôtel

Photo pour le passeport


Photo pour le passeport

De retour à Katmandou, nous visitons Changu Narayan, grand et beau temple hindou de la vallée de Katmandou, un peu endommagé lui-aussi, mais l'essentiel reste là. Il est dédié à Vishnu.

Changu Narayan.

Garuda... Le véhicule de Vishnu.

Shiva à Changu Narayan.

Enfin, pour la dernière journée des vacances de Mathilde, nous nous rendons à Pashupatinath, à Katmandou, le temple le plus sacré du Népal. L'entrée du temple principal est interdite aux non-hindous (comme dans de nombreux temples) mais nous pouvons néanmoins observer les crémations funéraires qui se déroulent sur les ghats des alentours. On y brûle les corps qui sont ensuite rejetés dans la Bagmati, la rivière sacrée de Katmandou.

Cérémonie sur les ghats de Katmandou, vers Pashupatinath.

Pashupatinath.

Trois semaines s'achèvent, simples, rythmées entre villages normaux, visites culturelles (ou animalières !) et quelques tours de pédale. La vallée de Katmandou, extrêmement riche culturellement et d'une grande beauté naturelle, restera la belle découverte de cette promenade à vélo, même si celle-ci a perdu une part importante de son patrimoine dans le tremblement de terre de 2015, qu'il sera bien difficile de reconstruire.

Malgré les presque 10 000 morts recensés entre Pokhara et Katmandou, il est évident que la vie a repris ses droits : moins d'un an après, si énormément reste à faire, nous ne nous promenons pas dans des tas de gravas, les gens vivent normalement ; et si nous sommes souvent rappelés à l'ordre par un chef-d'oeuvre de temple fracturé ou une maison de fortune qui nous fendent l'âme, le désastre ne s'affiche très clairement pas à chaque instant devant nos yeux : découvrir cette vallée maintenant nous éloigne du misérabilisme ambiant qu'on nous sert de toute part. 

1 commentaire:

  1. Namaste, Bonjour
    Merci de nous partager ces merveilleux experience avec magnifique photos autour de la vallee du Kathmandu et la beaute des paysages
    Bon courage

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