Nous sommes mi-décembre. A Katmandou, l'hiver s'installe tranquillement. Je reprends l'écriture du blog, interrompue parce qu'il m'aura fallu prendre un peu de recul sur le mois de septembre ladakhi, et aussi parce que le fascinant automne népalais ne m'a ensuite laissé aucun repos.
C'est donc reparti, avec des photos baignées de soleil, de montagnes et de drapeaux multicolores.
En ce début septembre, me voici donc arrivé à Leh, petite capitale du Ladakh, à l'extrême nord-ouest de l'Inde, où je me rends pour la 3e fois après 2008 et 2012. Leh se situe à 3500m d'altitude, au beau milieu d'un immense plateau aride où il ne pleut (et neige) que très peu. La population y est essentiellement bouddhiste, mais on trouve des ilots musulmans vers le Cachemire à l'ouest ou hindous sur les contreforts sud.
Par sa culture et ses paysages, le Ladakh est nettement plus proche du Tibet que de l'Inde.
Notez que "La" signifie "col" en tibétain.
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La Shanti Stupa surplombe Leh et la vallée de l'Indus |
Après quelques jours d'acclimatation à Leh, je débute la randonnée à quelques encablures de Kanji, pour réaliser une traversée Kanji-Padum. Même si je prévois de passer quelques nuits dans les villages, j'emporte ma tente et tout mon matériel, le sac pèse donc entre 20kg et 25kg. De bonne augure pour passer des cols à plus de 5000m !
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Pas de doute, je suis à 12km de Kanji. |
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Kanji et les champs environnants. |
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Kanji, au lever du soleil. Au fond, le Kanji La. |
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La petite dame qui tient le camping de Kanji. |
Le lendemain, je pars pour mon premier col, le Yogma La (4700m), sous un soleil éclatant, qui ne m'a jamais quitté depuis.
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Petite bergerie au-dessus de Kanji |
Le col se passe sans réelle difficulté. On y voit parfaitement l'itinéraire du lendemain avec le Sniuguste La au fond à gauche de la photo. Le soir, je bivouaquerai dans le creux situé en bas à gauche de la photo.
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Du Yogma La (4700m) |
Le Sniuguste La (5140m), second col de l'itinéraire, est plus compliqué car assez longtemps hors sentier et surtout plus haut. Je le passerai plus laborieusement, petite nausée en prime en haut, et sur la première heure de la descente. Rien de bien méchant néanmoins, l'acclimatation se termine.
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En vue du Sniuguste La. Mais les 200 derniers mètres qu'on voit ici seront bien durs ! |
Du col, la vue sur la vallée suivante est saisissante. Les couleurs sont somptueuses.
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Vue du Sniuguste La (5140m) |
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Le désert ladakhi dans toute sa splendeur.
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Quelques heures après le col, on arrive au splendide village de Photokstar, niché au pied d'une falaise et entouré de champs.
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Le village de Photokstar |
J'y rencontre Marco, un italien qui voyage une année sur deux depuis dix ans, l'autre étant consacrée au travail afin de glaner quelques sous.
Un personnage hors du commun comme on en rencontre peu. Fasciné par les gens de l'Himalaya, il arpente sans relâche les sentiers indiens avec son petit carnet, notant les noms de toutes les personnes qu'il rencontre afin de tisser des liens de village en village.
Nous marcherons quelques jours ensemble, nous croisant et re-croisant jusqu'à Padum. Belles discussions. Beaux moments.
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Marco, haut en couleurs, ici à Photokstar. |
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Premier yak de mon périple himalayen, sous le Bhumiktse La |
A tous les cols, ponts, sommets... Les bouddhistes placent des drapeaux à prières multicolores que l'on retrouve donc partout à travers l'Himalaya. Ici au Bhumiktse La, entre Photokstar et Lingshed.
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Vue du Bhumiktse La (4428m). Au fond, le Singge La (4973m), que nous franchirons l'après-midi |
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Splendeur sortie du désert |
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Route panoramique |
La journée entre Photokstar et Lingshed est longue (deux cols d'altitude) mais agrémentée de tons et de lumières fantastiques.
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Herbes, douces bosses, ombres... soleil, bien sûr, comme d'habitude, comme tous les jours. |
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Gongma se dévoile. |
Avec Marco, nous passerons une excellente soirée à Gongma, en compagnie de nos hôtes ladakhi.
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Chapeau ladakhi |
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Toujours le sourire de Marco |
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Nos deux hôtes |
Pour la petite journée du lendemain, les mêmes courbes que la veille nous accompagnent.
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La pluie n'est pas pour aujourd'hui. |
Dans une immense vallée, l'exceptionnel village de Lingshed apparait.
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Lingshed, le village suspendu. En haut, son monastère. |
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Lingshed, et ses traditionnels champs environnants. |
Le Ladakh et toutes les vallées d'altitude environnantes (Spiti, Zanskar, Lahaul...) constituent un lieu unique par son isolement. Il n'y a aucune grande ville dans tout cet ensemble, et l'arrivée progressive de la route vers tous les villages ne change pour l'instant qu'assez peu le mode de vie local. Quasiment tous les habitants des villages sont fermiers et cultivent au rythme des saisons la nourriture qu'ils consommeront dans l'année (il y a une part d'achats mais qui reste limitée). Le tourisme est un revenu non négligeable pour nombre d'entre eux (muletiers, guides, homestays) mais la saison se limite aux deux mois de l'été.
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Le Gompa (monastère) de Lingshed |
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Nuage typique du Ladakh. Ne fait pas peur. |
D'un petit sommet au-dessus du col surplombant Lingshed (Hanuma La, 4750m), on distingue la crête principale du Grand Himalaya, plus au sud. On y voit quelques glaciers, relativement modestes à cause du faible enneigement de la région. Cette crête avoisine les 6000m.
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Vallée typique du Ladakh. Nuages typiques du Ladakh. Arbres typiques du Ladakh. |
Le lendemain de la halte à Lingshed, la vallée du Zanskar se dévoile à nous.
Immense vallée...
Désertique vallée...
A une journée de Padum, au coeur de cette vallée du Zanskar, j'arrive au petit village de Pidmo, à 3700m d'altitude. Il s'avère que le lendemain, la journée des villageois sera consacrée au rapatriement des herbes des champs vers le village. N'étant pas spécialement pressé (les vacances se terminent dans 9 mois...), et pour mettre à contribution mes hautes compétences en agriculture, je propose mon aide à un habitant.
Sa famille m'hébergera donc deux nuits et je partagerai avec eux une belle et difficile journée de portage.
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Village de Pidmo |
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Pidmo et les foins... |
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La grand-mère de ma famille d'accueil |
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Ca commence à être un peu rangé. |
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Le fils de ma famille d'accueil |
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Reconversion réussie (1 journée) |
L'accueil des habitants de Pidmo fut simple, splendide.
La journée suivante, je prends une jeep pour arriver à Padum, (petite) capitale du Zanskar (3000 habitants, 3500m d'altitude). Un gros village sans charme, mais nous sommes au Ladakh, on s'y sent donc, comme partout, totalement bien.
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La rue principale de Padum |
Je décide ensuite de partir relier Udaipur en 6 jours via le Kang La, col glaciaire à 5450m, pour une randonnée nettement plus sauvage que la précédente.
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La vallée sauvage qui monte au Kang La. Le rouge domine, l'automne arrive. |
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Rouge feu. |
La langue glacière qui descend du col débute (se termine en fait ;-) aux alentours de 5000m. Le col, lui, est au fond, bien distinct.
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Champignons de glace et de roches. |
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A l'approche du col (qui est sur la droite, on ne le voit pas sur la photo). |
La vue du Kang La est évidemment somptueuse, on est entouré de sommets vertigineux à perte de vue.
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Panorama exceptionnel du Kang La, à 5450m |
Directement sous le col, la vue est plus originale, mais porte moins loin.
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A 5445m, 5m trop bas |
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Il a neigé pendant ces trois longues journées à 5445m. Les montagnes se sont recouvertes d'un fin et beau manteau neigeux.
Le soleil réapparu et le lointain horizon retrouvé, voici pour finir quelques photos du retour en jeep de Padum à Leh, dans cette ambiance pré-hivernale.
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Vallée de Padum, après les chutes de neige |
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Col routier entre Padum et Kargil. On dirait les Alpes en février ! |
La piste passe par le hameau de Rangdum, une des merveilles du Zanskar.
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Rangdum, bourgade minérale |
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Rangdum, encore. |
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Rangdum, toujours. |
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Rangdum, désolée et magnifique. |
Peu avant Kargil, la piste arrive aux pieds des deux géants du Cachemire, le Kun et le Nun, sublimes et tout de blanc vêtus en cette fin septembre.
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Le Nun (7135m) et le Kun (7077m), les plus hauts sommets du Cachemire indien. |
Nous sommes début octobre et il n'était pas l'heure ; mais le Népal c'est pourtant pour maintenant.
Alors, en avant !
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