jeudi 17 décembre 2015

Annapurna Express

Nous sommes début décembre et le temps est encore assez chaud, je décide donc, pour terminer cette saison de haute randonnée, d'aller parcourir le très classique tour des Annapurnas. En mode rapide, après deux premières randonnées menées à un rythme plutôt tranquille.
La chaîne des Annapurnas est une immense arrête glaciaire qui s'étend d'est en ouest, au nord de Pokhara. Elle comporte de nombreux sommets de plus de 7000m, ainsi que l'Annapurna I, qui culmine à 8089m.

Au cours de cette randonnée, pourtant très courue, je ne rencontrerai que très peu de touristes, souvent moins de 5 par jour. La faute sans doute, encore une fois, au tremblement de terre d'avril (pourtant sans impact ici), et à un départ tardif (début décembre). Un vrai plaisir !

Extraits.

Jé débute la randonnée au nord de la chaine, dans la vallée de Manang, au village de Koto, à 3000m d'altitude.
Dès le premier jour, d'un belvédère au-dessus de Pisang, j'aperçois le sommet du Manaslu, 8156m, juste à l'est du massif des Annapurnas.

Upper Pisang et le Manaslu.

La surperbe face, mi-enneigée, de la Swargadwari Danda.

Swargadwari Danda

Les villages des Annapurnas se révèlent beaucoup plus intéressants que je ne le pensais en partant. Tous, en vieilles pierres, ont fière allure au pied de leur grande montagne. Ici, Ghyaru, 3670m, sous L'Annapurna II (7937m).

Ghyaru

Ce même Ghyaru, sur fond de Manaslu.

Ghyaru

Ombres et lumière sur la Swargadwari Danda.

Swargadwari Danda

De Nawal, 3660m, où je fais étape, je monte à la journée au Kang La, col à 5306m, face à la chaîne des Annapurnas.

Belle vue sur Annapurna II (7937m), Annapurna IV (7525m), et Tilicho Peak  (7134m) tout au fond.



De l'autre côté du col, on peut contempler la haute vallée de Naar, avec ses petits glaciers.


Le ciel se couvre, pas de chance... Ce sera ma journée de mauvais temps de l'automne. Quand même pas jusqu'à la pluie.

Temps himalayen exécrable.

Ouf, le lendemain, le temps est redevenu normal.
Ici Nawal.


Juste avant d'arriver à Manang, un beau panorama de la vallée.

Vallée vers Manang

Le glacier du Ganggapurna, vu du dessus de Manang

La bourgade de Manang, 3540m, capitale de cette vallée nord des Annapurnas.

Manang, comme un western.


Entre Manang et la lodge du lac du Tilicho, je traverse le beau village de Khangsar, 3734m.

Khangsar

A cette lodge du Tilicho, je retrouve Stéphane et Charline, de l'Alpe d'Huez, que nous avions déjà croisé avec Mathilde dans le Khumbu.
Nous passerons quelques très bonnes journées ensemble à la fin de la randonnée, parlant tout autant de nos Alpes favorites que des paysages himalayens. Ils partent 9 mois en Amérique du Sud pour une escapade vélo-alpinisme. Bon vent à vous !!

Stéphane et Charline

Le lendemain est consacré à la montée à l'immense lac du Tilicho, 4920m. Traditionnellement, je grimpe ensuite un petit sommet sans nom (5367m) pour avoir une vue plus aérienne.

Du sommet sans nom. Manaslu, Annapurnas et vallée de Manang au programme

Le lac Tilicho depuis le petit sommet

Il est l'heure de redescendre, aspiré par le Manaslu.

Manaslu

On ne dirait pas, mais j'enchaine des journées de 8 à 10 heures, avalant par jour 2 ou 3 étapes du découpage classique du Tour des Annapurnas. A ma décharge, ce timing est conçu pour des groupes de touristes japonais non acclimatés ;-).
Je prend donc 1 jour de RTT à Manang durant lequel je grimpouille au monastère 300m au-dessus de la ville. Pour vous présenter toute la famille des Annapurnas, vue du nord. De gauche à droite :
  - Annapurna II, 7937m
  - Annapurna IV, 7525m
  - Annapurna III, 7555m
  - Ganggapurna, 7454m

Je me demande même si on ne voit pas l'Annapurna I (8089m) tout au fond à droite... Mais celui-là (malgré toute ma bonne volonté), je ne le verrai jamais mieux. Ce sommet est très enclavé au fond de profondes vallées, elles-mêmes protégées par des parois de quasiment 8000m. Qui plus est, il est assez peu proéminent par rapport au reste de sa crête. Pour le voir parfaitement, il faut aller à l'un des camps de base, nord ou sud, ce que je ne ferrai pas.

Pour la petite histoire, cet Annapurna I est le premier sommet de plus de 8000m gravi, par les français Maurice Herzog et Louis Lachenal, en 1950. L'ascension fut dantesque, les deux alpinistes redescendant de manière quasi miraculeuse, Maurice Herzog perdant au passage plusieurs doigts et orteils, gelés. Elle suscite toujours d'intenses polémiques.
Il est aussi paradoxal que cet Annapurna fut le premier sommet de 8000m gravi, car son ascension est la plus difficile et la plus dangereuse de toutes, moins de 200 personnes l'ayant réussie à ce jour.

La famille Annapurna (sauf peut-être le père)

Allez,... direction le Thorung La, à 5416m, LE col de la randonnée. J'ai envie de challenges, alors je l'attaque depuis Manang, quasiment 2000m plus bas.

La famille Annapurna, matinale

De l'autre côté, les petits cousins éloignés de la famille Annapurna.

Et toujours la tétralogie Annapurna II, Annapurna IV, Annapurna III, Ganggapurna, qui m'accompagne, de toutes les couleurs.

Annapurna II, Annapurna IV, Annapurna III, Ganggapurna

Annapurna II, Annapurna IV, Annapurna III, Ganggapurna

Annapurna II, Annapurna IV, Annapurna III, Ganggapurna

L'ascension du Thorung La débute, les Annapurnas s'éloignent.


Les glaciers des monts Chulu

Je ne croise que 3 personnes lors de cette ascension, et moins de 20 sur l'ensemble de la journée. Randonner en décembre, c'est du bonheur !

Bientôt le Thorung La, on frôle les 5500m

Mont Chulu (6584m)

J'arrive finalement tranquillement à Muktinath, de l'autre côté du col, à 15h, 9h après être parti de Manang.

La traversée du Thorung La m'amène dans la vallée de Kali Gandaki, dominée de toutes parts par le Dhaulagiri, pyramide de 8167m et dernier des 8000m népalais que je découvre. Peut-être le plus beau.

Ouverture du Festival Dhaulagiri...

Premier panorama sur le Dhaulagiri.

Ici, autour de Muktinath, nous sommes au croisement de nombreux massifs : Annapurna à l'est, Dhaulagiri et Dolpo à l'ouest, Mustang au nord.
Le paysage est radicalement différent de celui de l'autre côté du col puisque, comme au Ladakh, nous sommes dans une zone transhimalayenne, c'est-à-dire non soumise à la mousson. On retrouve le désert d'altitude et les villages ont aussi beaucoup en commun avec leurs lointains voisins ladakhis.

Village du Mustang, sur fond de Dhaulagiri

Peintures multicolores, typiques du Mustang... Dhaulagiri.

Paysage de canyons typique du Mustang... Dhaulagiri

Festival de formes

Remorque et Dhaulagiri

Champs... Et le Dhaulagiri

Le village perché de Jhong... Et Dhaulagiri

Vallée désertique vers Kagbeni, sans le Dhaulagiri.

Deux jours passent, sans intérêt majeur, le temps de descendre, à pieds et en bus, la vallée de Kali Gandaki, jusqu'à 1100m.


Il reste deux jours de marche avant de retrouver la route de Pokhara ; ils nous amènent sur le célèbre belvédère de Poon Hill, donnant sur le sud des Annapurnas et le Dhaulagiri.


Retour des bananiers en montant vers Poon Hill

Chaîne du Dhaulagiri

A Poon Hill, devant le Dhaulagiri.

Ce tour des Annapurnas s'achève en 10 jours, clôturant ainsi un automne himalayen classique mais d'une farouche beauté ! Je retourne à Katmandou pour une petite semaine de repos bien méritée.

Le programme de l'hiver sera plus exploratoire, bien que nettement plus bas en altitude. Demain, je pars dans l'extrême ouest du Népal (appelé Far West) pour une longue traversée de villages reculés, entre 1000 et 3500m. L'hiver est là, alors laissons l'altitude en paix...

mercredi 16 décembre 2015

Les trois cols de l'Everest ou la randonnée de toutes les merveilles


Après l'apéritif de l'escapade au Kanchenjunga, nous partons, Mathilde et moi, pour la région du Khumbu (massif de l'Everest) du 9 au 26 novembre.
Il est prévu de franchir 3 cols de plus de 5000m, et de gravir quelques petits sommets du massif.
L'aventure commence par un petit vol intérieur de Katmandou à Lukla (village non relié à la route), puis par une marche de deux petites journées vers Namche Bazaar (3400m), la capitale des Sherpa.

Namche Bazaar, sous les nuages de l'après-midi

Namche marque l'entrée du Parc National de Sagarmatha (Everest en népalais) et le début du plateau du Khumbu. A la différence du Kanchenjunga, où les profondes vallées s'enfonçaient jusqu'au camp de base, le massif de l'Everest est un grand plateau minéral, relativement "fermé" sur lui-même.

Namche Bazaar, le lendemain matin, sous le soleil

Dans la région du Khumbu, on croise un nombre impressionnant de porteurs : Porteurs des affaires des touristes, porteurs du ravitaillement pour les lodges, porteurs de leurs propres affaires qu'ils déplacent. Certains vont, à mon avis, jusqu'à porter près de 60 à 70kg... Il faut un certain temps d'adaptation pour s'habituer à ce paysage.
Avec Mathilde, nous avons employé un porteur, Milan, pour nos affaires. L'expérience s'est révélée plus ou moins réussie.

Le pays des porteurs

Sur la route de Thame, le traditionnel mantra Om mani padme hum.

Om mani padme hum

Nous partons, pour une promenade à la journée, dans la vallée qui part au-dessus de Thame, jusqu'à Thengpo, à 4400m

La bergerie de Thengpo

En rentrant à Thame, face au Kongde Ri (6187m), le ballet des couleurs du soir débute.

Tous les dégradés de bleu sur le Kongde Ri

Kongde Ri juste avant la nuit

Le matin suivant, nous visitons le petit monastère de Thame, haut perché.

Monastère de Thame

Le lendemain, nous poursuivons notre route vers Lunden, à 4300m, au pied du premier col de notre longue ballade.

A partir de ce jour, où nous dépassons définitivement les 4000m, aucune brume ne montera plus des basses vallées et le ciel sera, du matin au soir, d'une parfaite limpidité. Rien ne contrariera plus le beau temps. Soleil permanent.
L'Himalaya népalais a ceci d'original qu'il y fait, en saison sèche au moins, nettement plus beau en altitude que dans les basses vallées. La journée, il fait chaud (voire très chaud), mais dès que le soleil passe derrière la montagne, c'est glacial (-10°C à -15°C la nuit au-dessus de 4500m).
Fin de l'intermède météo.

Au cours de cette petite journée, nous croisons quelques habitants de la vallée.

Les plus gros habitants de la vallée

Paysage typique des champs du Khumbu.


Il y a très peu de bois sur le plateau du Khumbu, minéral et trop haut. Les habitants utilisent donc les bouses de yak séchés pour faire le feu.

Le pain indien, très présent ici, ressemblant à une galette et s'appelant shapati, ces bouses de yak ont vite été surnommées "yak shapati" par un espagnol rencontré sur la randonnée !


Yak shapati

La journée à Lunden sera de nouveau consacrée à l'acclimatation. Le col du jour suivant culmine en effet à 5400m, il faut donc procéder par étapes avant de le franchir... Sous peine de gros mal de tête, vomissements et avec le risque important de devoir faire demi-tour.
Pour ma part, pas de souci, je gambade depuis 2 mois à haute altitude, mais Mathilde a besoin de ces jours.
Mais ces journées sont surtout l'occasion de belles explorations, nous ne restons pas à rien faire dans la lodge.
Nous partons vers le nord, dans la sauvage vallée qui se dirige vers le Tibet.


Vers le Tibet

Désert du Khumbu

L'après-midi, je profite du temps libre pour gravir la bosse à 5100m au-dessus du village de Lunden. La vue est superbe sur les sommets environnants et sur la mer de nuages qui arrive dans la vallée.

Du sommet sans nom (5100m) au-dessus de Lunden

Mer de nuages sur Lunden



Mer de nuages sur Lunden

Aujourd'hui, nous franchissons le premier des trois cols au programme, le Renjo La, à 5400m depuis notre petit village de Lunden, 1100m plus bas.

Lac à mi-chemin

L'arrivée au Renjo La par le sud est proprement exceptionnelle puisqu'au col apparaît d'un seul coup l'Everest et toute l'immense chaîne qui l'entoure.
J'ai exploré beaucoup de montagnes par ce vaste monde, mais le panorama qui se dégage en arrivant à ce col est certainement l'un des plus somptueux qu'il m'ait été donné d'admirer.


Du Renjo La, l'Everest apparaît sous les drapeaux à prières.


Le Mont Everest, 8850m, est le sommet du monde, gravi pour la première fois en 1953 par Tensing Norgay et Edmund Hillary.
Depuis, environ 5000 personnes sont parvenues à son sommet.

Juste en-dessous, à sa droite, on voit s'étirer la crête du Nuptse à 7861m, puis le Lhotse à 8516m. Au fond, plus à droite, la pyramide du Makalu, culminant à 8481m et déjà aperçue depuis le Kanchenjunga, complète ce paysage de rêve.

Mathilde, Milan et moi-même au Renjo La

Le cairn dépasse l'Everest. Nous sommes sur le toit du monde !

La trilogie Everest, Nuptse, Lhotse.

A gauche de l'Everest, on distingue, entre autres, les sommets du Changtse (Tibet, 7553m) et du Pumori (7165m).


La perfection.

Pardon, c'est maintenant la perfection !

Au premier plan, sous ces merveilles, repose paisiblement le lac de Gokyo, à 4750m, au bord duquel nous dormirons ce soir.


Le lac de Gokyo (enfin, pas que...)
Nous approchons finalement du village de Gokyo et de son lac.

A l'approche de Gokyo.

Petite baignade en altitude ?

En longeant le lac, on peut admirer le Cholatse (6440m) et le Cho La à sa gauche, le col que nous emprunterons dans deux jours.

Le sommet sera pour une autre fois (réputé très difficile !).

Cholatse surplombant le lac de Gokyo, ainsi que le village

La haute vallée de Gokyo comporte plusieurs lacs d'une grande beauté et se termine sur le camp de base du Cho Oyu. Nous nous y promenons le temps d'une journée.

En partant ce matin, sur fond de Cholatse, les bleus rivalisent de beauté. Qui du ciel ou du lac élirez-vous ?


Bleu ciel et bleu turquoise au programme.

Ombres et lumières sur le 4e lac.

Le 4e Lac, vers 5000m

Le Cho Oyu, 8201m et 6e plus haut sommet du monde, se dévoile finalement au fond de la vallée. Son ascension est réputée comme la plus facile des 14 sommets de plus de 8000m.


Cho Oyu, 8201m.

Le lendemain, nous montons au Gokyo Ri, à 5480m, petit sommet surplombant Gokyo.
Et comme tous les jours, ça en devient presque lassant, nous avons un panorama magnifique sur l'Everest et tous ses copains des alentours. Sous un ciel bleu azur, imperturbablement.

Vue sur l'Everest depuis Gokyo Ri, 5480m

Vers le sud, on admire le Cholatse, le village et le lac de Gokyo au premier plan. Le glacier de Gokyo, gris à cette altitude et qui descend depuis le bassin du Cho Oyu est gigantesque. Nous le traversons le lendemain.

Vue sur le lac de Gokyo depuis Gokyo Ri, 5480m

Sur la "route" de Thangna, au pied du Cho La (le second col de l'aventure), nous traversons le glacier de Gokyo, sous le regard amusé du Cho Oyu, qui est en arrière plan de la photo.

Le glacier de Gokyo, que nous venons de traverser

Aujourd'hui, nous franchissons notre second col, le Cho La (5330m).
La vue depuis le col n'est pas très ouverte mais l'ambiance, glaciaire, est superbe.

Vue depuis le Cho La (5330m) et du glacier qui en descend

J'aime !

Le glacier est débonnaire et très parcouru, pas de souci !


Petit traversée à flanc avant de sortir du glacier

Nous arrivons dans la vallée de Dzonglha, avec une vue parfaite sur l'Ama Dablam, 6856m, plein centre.

L'Ama Dablam nous indique le chemin

Nous partons le lendemain pour Gorak Shep (5100m), à quelques encablures du camp de base de l'Everest... Et rejoignons ce camp de base (5350m) dans l'après-midi.

On n'y voit pas l'Everest, mais l'ambiance y est belle sur le glacier du Khumbu et le Nuptse.


Au camp de base de l'Everest, 5350m

La grande vue sur l'Everest se trouve sur la bosse de Kala Patar, à 5600m. De là, se dégage un panorama exceptionnel sur le toit du monde.
Le grand glacier du Khumbu qui coule ici est rayonnant.

Vue panoramique sur l'Everest, le Nuptse et le glacier du Khumbu, depuis Kala Patar

Depuis ce même Kala Patar, vers le sud. L'Ama Dablam est toujours là, majestueux.

Ama Dablam et glacier du Khumbu depuis Kala Patar

Sans mot.

Mathilde prête pour l'Everest.

C'est bien beau tout cela (oh que oui...) mais il nous reste un col à franchir, le Kongma La, à 5500m. Sur le chemin, un petit sommet nous tire la langue, plein d'ironie.

Belle langue...

Du col, la vue change radicalement par rapport aux jours précédents (ce n'est pas qu'on en avait marre de voir l'Everest mais bon...), puisque nous arrivons dans la vallée qui jouxte le massif du Makalu.
On distingue, de gauche à droite, le Lhotse, l'Island Peak (6189m), le Makalu (la pyramide au centre) et le Baruntse, 7129m, à sa droite.

Pour la petite histoire, le Makalu est l'un des deux sommets de plus de 8000m dont la première ascension est l'oeuvre de français (Lionel Terray et Jean Couzy, en 1955). L'autre est l'Annapurna, nous y reviendrons.

En direction du massif du Makalu

A l'arrière (l'ouest si vous avez bien suivi), se dresse le Shishapangma (le sommet pointu en neige juste à gauche du sommet rocheux qui domine la photo), bébé des 8000 et 14e plus haut sommet de la planète, culminant à 8027m. Il se trouve au Tibet.
Un premier bonjour à toi, petit Shishapangma...

Le Shishapangma, 8027m

Face à nous, les parois glacées sont impressionnantes.

Makalu et Baruntse

Mais cette descente dans la vallée de Chukung est dominée par l'omniprésence de l'Ama Dablam (6856m), qui nul part ailleurs n'est plus beau que vu d'ici.

Ama Dablam (6856m)

Ama Dablam (6856m)

Brumes en bas de la vallée (on n'avait pas eu si mauvais temps depuis longtemps...)

Vers Chukung

De Chukung, nous montons au Chukung Ri, à 5500m, sous la paroi sud du Nuptse (7861m), surnommée "la montagne de l'Asticot".

La face sud du Nuptse vue du Chukung Ri. Des couloirs taillés à la mesure de l'Asticot.



Mathilde profite de l'ascension de ce Chukung Ri pour réaliser une course d'arrête engagée ;-). A ce rythme, le Nupste c'est pour l'année prochaine.


Mathilde sous l'Ama Dablam... et sur le fil de l'arrête.

La partie haute de la randonnée se termine, nous redescendons par la vallée principale du Khumbu, se retournant souvent pour y voir ces immenses sommets s'éloigner.

Nuptse, Lhotse et Ama Dablam dans le rétro (et même un bout d'Everest...)

Le monastère de Tengboche

Ama Dablam


Avant de retrouver Namche Bazaar, nous faisons un détour par le beau village de Khumjung, qui abrite le plus vieux monastère du Khumbu. Petite visite.

Monastère de Khumjung

Sur un petit col, entre Khumjung et Namche, une dernière vue sur nos amis de ces dernières semaines, avec les traditionnels drapeaux à prière.

Everest, Nuptse, Lhotse, Ama Dablam. La boucle est bouclée.

Stupa

Et pour finir, on n'oublie pas que le Khumbu est la région des porteurs !

Chargement pour porteurs...

Même si toutes les journées se passent très haut, entre 4000m et 5500m, randonner dans le massif de l'Everest n'a rien de compliqué : les chemins sont excellents et faciles, les lodges confortables et présentes en grand nombre.
Cette année, sans doute en raison du tremblement de terre d'avril, les touristes n'étaient de plus pas très nombreux (à tort, il n'y a eu quasiment aucun dégât au Khumbu), ce qui rendait la randonnée extrêmement agréable.

Il ne faut pas attendre de ce massif du Khumbu une plongée dans la culture népalaise. Car tout, ou presque, sur le plateau, est dévoué à la randonnée et à l'alpinisme.
Non, il faut y venir pour voir ces montagnes gigantesques et uniques au monde. Et la récompense est immédiate : on y voit, de très près, 4 sommets de plus de 8000m et une myriade d'autres dépassant les 7000m. Au-delà des chiffres, de telles dimensions façonnent inévitablement le paysage, qui devient, bien plus qu'ailleurs, démesuré. On n'a pas ça chez nous en quelque sorte...

Pour plus d'aventure, le haut des vallées du massif (même sans aller jusqu'aux glaciers) comporte de larges parties très sauvages qu'il conviendra d'explorer un jour, tente sur le dos. Mais ce sera une autre histoire.

Et enfin, y aller en aussi parfaite compagnie qu'avec Mathilde a rendu ces paysages d'autant plus grandioses. Un peu comme un 5e 8000 éternellement en mouvement à mes côtés.